Selon un rapport du National Research Council à Washington(http://www.nationalacademies.org), l’emploi des techniques modernes d’agriculture pourrait relancer la culture de fruits traditionnels en Afrique.
Alors que dans le passé les fruits originaires d’Afrique formaient une part importante du régime alimentaire autochtone, leurs cultures ont considérablement diminué localement, remplacées par d’autres , telles celles de la banane, de l’ananas et de la papaye qui ont prospéré en Afrique, en partie parce qu’elles avaient déjà été améliorées par la sélection mais aussi parce que des débouchés commerciaux existaient auprès des occidentaux qui consomment de plus en plus de fruits exotiques souvent recherchés pour leurs propriétés nutritionnelles. Il en résulta une diminution des cultures indigènes, accompagnée de la perte d’un savoir faire traditionnel.
Ce nouveau rapport, soutient qu’il est temps de revenir en arrière car ces fruits traditionnels contiennent des éléments nutritifs qui seraient des apports bénéfiques pour couvrir les besoins des populations africaines.
De plus, cela pourrait contribuer à la stabilité de l’environnement et au développement rural.
Il incombe donc aux instituts scientifiques, aux décideurs politiques, aux institutions non gouvernementales et aux particuliers de faire profiter l’Afrique des connaissances en agronomie moderne .
Le rapport du Conseil national de recherches énumère les propriétés bénéfiques de 24 fruits concernés ; parmi ceux-ci :
· Aizen - Un arbuste poussant dans les endroits particulièrement hostiles dont les fruits sont riches en vitamines A et C, calcium et certains minéraux et les graines une source de protéines et de zinc. Aizen pourrait protéger l’érosion des pentes, stabiliser les dunes et créer des brise-vents.
· Balanites - poussent aussi dans le désert ;ses fruits ressemblent à des dates et sont déjà consommés dans les zones arides où la nourriture manque .Mais toutes leurs ressources ne sont pas exploitées notamment le noyau riche en protéine et huile. Ils pourraient aussi aider à lutter contre la désertification.
· Baobab - La pulpe des fruits séchée en une pâte sucrée peut être transformée en une poudre aux propriétés nutritionnelles élevées ( protéines, vitamines et minéraux) que l’on peut boire avec du lait ou d’autres boissons. Avec la pâte on peut également faire de fines crêpes qui se conservent longtemps.
· Butterfruit - ses fruits, riches en calories et en protéines, sont considérés comme très prometteurs pour lutter contre la malnutrition infantile. C’est aussi une culture rentable et prometteuse pour son bois proche de l’acajou.
· Tamarin - Les fruits sont une excellente source de vitamines B et de calcium, et se conservent longtemps sans réfrigération. On peut aussi en faire des gâteaux et les tamariniers ont une action positive dans la restauration de terres endommagées.
Thierry Bargel