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Comment vaincre la faim dans le monde à l’UNESCO à l’occasion de l’Université de la terre les 18 et 19 Octobre 2008

Université de la terre 18-19 Octobre 2008 à l’UNESCO, Paris

Sujet du débat : Comment vaincre la faim ?

Invités pour ce débat :

 Jacques Attali, économiste, écrivain et homme politique

 JC.Ruffin, écrivain et ambassadeur de France au Sénégal

Quelles sont les causes de la faim dans le monde et que faut-il faire ?

Les causes sont très complexes et différentes selon les pays. L’action locale d’urgence est nécessaire (ex : Action Contre la Faim) mais pas suffisante.

Plusieurs causes ont été évoquées par les invités avec parfois une ébauche de solution :

 Manque de Démocratie et de bonne gouvernance. La faim pourrait être vaincue s’il existait un état de droit planétaire et si la technologie était accessible à tous les pays

 La Démographie non régulée.

L’Afrique compte aujourd’hui 900 Millions d’habitants et en comptera 2 Milliards en 2050.
C’est un sujet difficile sur le plan politique car les gouvernements ne souhaitent pas prendre de mesures restrictives.
C’est un risque important par rapport aux ressources disponibles et à la difficulté d’assurer l’éducation des nouvelles générations. Or on sait que l’éducation, particulièrement celle des filles, est un atout pour combattre la faim.

 Le développement rapide de pays comme la Chine et l’Inde qui d’exportateurs sont devenus importateurs de matières premières et se comportent comme des prédateurs en Afrique. Ils financent des projets pour capter les ressources naturelles en alimentant la corruption. (voir sur le même sujet un article dans « Le Monde 2 » du 25 Octobre)
Par exemple la Chine et la Russie ont mis leur veto aux sanctions de l’ONU contre Mugabe pour pouvoir continuer à faire du commerce au Zimbabwe.
Face à ces pays qui veulent s’approprier leurs ressources naturelles pour assurer leur propre développement, l’Afrique est divisée politiquement et résiste difficilement à leurs pressions.

L’assistance technique est fondamentale pour permettre un développement qui fasse reculer la faim. (D’où le rôle de Compétences Solidaires : ndlr)

La structure de l’aide
L’aide via le budget de l’état ou les projets gérés avec l’état (codéveloppement) ne sont pas efficaces.
Aujourd’hui la plus efficace est l’association entre des ONG et les fondations privées (ex Bill Gates) sans passer par l’état.

Les migrants sont également un facteur très positif d’aide au développement.
Si on retranche de l’aide française les annulations de dettes pour ne garder que ce qui supporte des projets sur le terrain, les migrants envoient à leur pays des fonds représentant 18 fois l’aide française.

Aide insuffisante à l’agriculture
Jusqu’à présent l’aide a été concentrée sur les villes pour des raisons politiques. Il s’agissait d’éviter les émeutes.
L’agriculture a été délaissée par les gouvernements et les organisations internationales. La faiblesse des prix sur le marché mondial permettait d’acquérir des matières premières bon marché pour les villes. Les populations urbaines se sont habituées à consommer des matières premières venant du marché international. Exemple au Sénégal avec la consommation de riz brisé venant d’Asie ou la baguette de pain produite à partir de blé européen
Il faut rééquilibrer les aides pour promouvoir l’agriculture et faire en sorte que les paysans puissent non seulement survivre mais vivre dignement de leur travail. Par exemple en envoyant leurs enfants à l’école

Manque d’investissements : La micro finance rurale est très importante en liaison avec l’assistance technique (ndlr : l’investissement venant de compagnies privées pourrait devenir un élément déterminant dans la réussite de la lutte contre la faim)

BREF UN DEBAT TRES INTERESSANT

Thierry Bargel